Journée Mondiale de lutte contre le VIH-Sida : 1er décembre

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Santé, prévention :

refusons leurs logiques sécuritaires !



Après plus de 25 ans d’épidémie de sida, la mise en œuvre de politiques répressives et moralistes est toujours d’actualité : la promotion de l’abstinence sexuelle, la non prise en compte des gays et des trans dans les messages de prévention, la répression des prostitué-e-s et des usagèr-e-s de drogue…sont plus souvent la règle que l’exception à travers le monde.


Quand santé publique rime avec répression…

Ces dernières années, à l’échelle internationale, la multiplication des législations criminalisant la transmission du VIH participe d’un contexte favorable au retour et au maintien des politiques de santé les plus réactionnaires.

En prétendant agir pour la protection des personnes, certains Etats font le choix d’une dégradation de la situation des séropos. Les acquis de la lutte contre le sida, et notamment le principe de la « responsabilité partagée », sont directement menacés par ces lois criminalisantes et dangereuses pour les droits humains. Judiciariser la prévention est la pire des solutions : à terme, il sera préférable pour certains de ne pas connaître leur statut sérologique, afin de ne pas risquer de condamnation. On imagine les conséquences catastrophiques en matière de santé !


Coupable d’être malade ?

Mais surtout, à travers ces politiques, c’est une certaine conception de la santé publique qui s’impose. Une conception dans laquelle la responsabilisation individuelle prime sur la prise en compte des conditions de vie. Car il faut le réaffirmer : l’état de santé, la capacité à se protéger, à prendre soin de soi, sont déterminés par la situation sociale des personnes et des populations. Dans cette société, le fait d’être femme, homo, trans, précaire et/ou sans papiers, conditionne très concrètement l’accès aux soins et à la prévention. Dans cette logique, individualiser la santé c’est culpabiliser les malades, leur faire porter la responsabilité de leur état : c’est la même logique que celle des franchises médicales que nous continuons à combattre sans concession.

Le vrai scandale, en réalité, c’est la quasi absence et/ou l’indigence des campagnes de prévention, la stigmatisation dont sont toujours victimes au quotidien les séropositifs et le fait que des millions de personnes dans le monde n’ont pas accès aux traitements et à la prévention ! Mais de nombreux Etats préfèrent reporter la responsabilité sur les séropositifs eux-mêmes, quitte à les envoyer en prison : ce sont des choix criminels !


La santé est politique !

Même si en France la pénalisation de la transmission du VIH n’est pas (encore) dans les projets de la droite, des procès et des condamnations ont déjà eu lieu. Il est urgent d’imposer d’autres choix en matière de prévention et de santé. Cela implique de mettre en œuvre des campagnes non moralistes, ciblées vers les populations les plus touchées par l’épidémie. Mais cela nécessite surtout de remettre en cause les politiques antisociales et racistes qui fragilisent et précarisent les personnes séropositives. Face aux logiques répressives, il faut affirmer une logique de solidarité et de conquête de nouveaux droits sociaux.


Nous revendiquons :

  • L’abrogation des franchises médicales, la suppression du forfait hospitalier et le rétablissement de la santé gratuite pour tous.

  • La production et la distribution de médicaments contre le sida pour tous à travers le monde, l'abolition la propriété privée des brevets médicaux.

  • La mise en œuvre de campagne de prévention du sida non moralistes et ciblées, notamment pour les personnes LGBT.

  • L’abrogation des législations crminalisant la transmission du VIH.


Publié dans Santé

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