Cette semaine dans Rouge: contre la droite et l'ordre moral

Publié le par Gabriel

Samedi 28 juin, doit se dérouler la Marche des fiertés. Un rendez-vous incontournable pour la lutte contre les discriminations des lesbiennes, gays, bis et trans.

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Paris, 30 juin 20087. Place Pierre Seel, déporté français pour motif d'homosexualité. Photothèque Rouge/Milo

Cette année, du 17 mai au 5 juillet, dans toute la France, ont lieu les marches des fiertés lesbiennes, gays, bis et trans (LGBT). Pour beaucoup, le succès de ces marches peut paraître récent : il est vrai que leur développement dans les principales villes date des quinze dernières années. Mais les marches des fiertés s’inscrivent dans la continuité des luttes homosexuelles des années 1970. La « Lesbian and Gay pride » marque l’anniversaire des émeutes de juin 1969 à New York, lorsqu’un groupe de lesbiennes, de gays et de trans a affronté les flics, pour refuser des contrôles et des brutalités policières. En France, la première marche a lieu à la fin des années 1970. Cette date est ensuite célébrée tous les ans, devenant un moment incontournable de la vie politique LGBT.

Après un creux dans les années 1980, la manifestation s’est largement transformée : depuis une dizaine d’années, des centaines de milliers personnes défilent, notamment à Paris, et des marches ont lieu dans toute la France. Les mobilisations militantes contre l’homophobie et pour l’égalité des droits sont pour beaucoup dans cette massification de la participation. Mais, au sein de la gauche et de l’extrême gauche, la participation à la Marche suscite toujours des interrogations : « Mais de quoi sont-ils fiers ? »

L’affirmation de la fierté ne signifie évidemment pas la revendication d’une supériorité par rapport aux hétéros ! En fait, la fierté est un élément politique central, lié au vécu des personnes LGBT. Se découvrir homo ou trans, c’est encore aujourd’hui faire l’expérience de la honte, des insultes et du rejet. Pour les plus jeunes, cette découverte se fait généralement dans la solitude, sans points de références positifs. Mais, à tous les moments de la vie, dire son homosexualité peut être compliqué : aux collègues de travail, à son entourage… les réactions restent souvent très négatives. Vécue dans la solitude, l’homophobie isole et divise, alors qu’elle appellerait une réponse collective, comme toutes les oppressions.

Dans ce cadre, depuis les années 1970, la revendication de fierté est une manière d’affirmer collectivement nos existences. Alors que la pression hétéronormative, les injures et les violences tendent à renvoyer les LGBT au silence, la Marche offre un moyen de se rendre visible au grand jour, sans crainte. En fait, la Marche des fiertés est une marche du refus de la honte imposée par la société patriarcale.

La fierté, c’est aussi l’affirmation visible et revendicative de nos luttes : la solidarité internationale face à la répression homophobe dont sont victimes de nombreuses personnes LGBT à travers le monde. La solidarité aussi avec toutes les victimes de l’épidémie de Sida, notamment les trans et les gays, et tous ceux et toutes celles qui (sur)vivent aujourd’hui avec le VIH au Sud, quand les labos pharmaceutiques font des profits records. Décidément, cette fierté est politique !

 

 

 

Gabriel G.

Publié dans Marche des fiertés

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F
Nous luttons tous contre l'homophobie qui à l'instar de toutes les autres discriminations gangrène notre société. Mais l'homophobie n'est pas l'apanage des seuls hétérosexuels. L'homophobie existe dans la "communauté" gay. La discrimination intérieure existe bel et bien: envers les personnes de plus de quarante ans, envers les séropositifs, envers les "moches", ceux qui n'ont pas de fric, ou ceux qui ne rentrent pas dans la norme BCBG (Beau cul belle gueule)qui fait fureur dans le milieu homosexuel masculin et pas seulement parisien. La "communauté" homosexuelle masculine est une formidable machine à discriminer. Que nous luttions contre l'homophobie, très bien, j'approuve à 100%. Mais que fait-on contre la discrimination des homosexuels à l'intérieur de la communauté homosexuelle masculine ? Je pense que nous devrions pour montrer l'exemple aux autres, commencer par "faire le ménage" chez nous.<br /> <br /> Franck
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